jeudi 31 décembre 2009

BONNE ANNÉE

De tout coeur: Bonne année 2010!


Coyhaique- Puyuhuapi- Futaleufu.

Sur cette itinéraire, on pourrait preque laisser le titre tel quel tant le nom des lieux est enchanteur.




Vous avez lu: Pou/you/hou/a/pi. Plusieurs versions de lecture s'offrent à vous :
Pou Youhhouou (une variante du Wouhaouuuu pour ceux qui connaisse Zag) api.
Ou, celle qui s'impose en arrivant au panneau "Bienvenidos à Pu...pouyouhouHAPPYHAPPY! après des kilomètres diluviens.
Un petit village du Chili coincé entre l'océan Pacifique et la cordillère des Andes. Soit: un taux de pluviométrie exorbitant...!
Nous y restons 2 jours, le temps de confirmer par nous même la fameuse réputation des lieux (vous vous souvenez du coup des sacs plastique+ surchaussures+sacs plastique+chaussures.. et bien c'était là!).




Puis nous reprenons la route et sur la piste se dessinent les traces fraîches de deux véhicules non motorisés (comment ça?! c'est pas prévu un petit coup de pouce dans les cols, il me semblait bien que c'était sur ma liste de Noël). Zyg flaire et annonce gravement : "Des cyclos... Lourdement chargés... Deux. Ils ont quelques 30 ' d'avance sur nous."
Nous les ratrappons en fin de journée au prochain village au moment  où l'on croise le stand hamburger : vous l'auvez deviné : les Hollandais au "break miam miam".
On s'en trouve tout ému et décidons de nous donner rendez-vous "dans moins de 20 km" pour passer la dernière soirée avant que nos routes se séparent.
Mémorable. On append qu'au petit déj il vaut mieux boire 1L de yahourt car c'est plus calorique que du coca!

Petite aparté pour souligner ce qui peut passer inaperçu aux premiers abords mais qui est pourtant un élément crucial dans notre évolution de cyclo. Notre cerveau est dorénavent branché sur une autre mesure que temporelle. Maintenant, on parle le spaciolanguage avec les Sacro Saints Kilomètres. Imaginez-vous: "Salut, ça va? Alors comment sont les prochains kilomètres? Ah oui?! Et bien au kilomètre 41, il y a un bel endroit pour camper. Ah. Tu comptais plutôt t'arrêter dans 80 kilomètres..." Toute la richesse de nos conversations est là.




le lendemain nous continuons donc nos routes respectives et pour nous c'est vers FUTALEUFU (dans la série des noms qui sonnent comme une chanson).




C'est la dernière étape avant l'Argentine. On y trouvent et bien : de la pluie et ... de la pluie.



 Photos

jeudi 24 décembre 2009

Chile Chico- Coyhaique

Nous voici, après un petit tour de bateau et quelques kilomètres de dénivelé (positif, of course) arrivés à Coyhaique.




Pour l'anecdote c'est la plus grande des grandes villes de par où on est passé (désolé, depuis tout ce temps, c'est qu'on en perdrait son francais!).
On retrouve des supermarchés avec un rayon chocolat digne de ce nom, on retrouve le bruit, les lumières des magasins attirants les gens comme des papillons de nuit.
Mais dès le lendemain, tout cette frénésie du samedi se transforme.
Plus aucun commerce n'est ouvert. Les rues sont encore plus bondées que la veille mais cette fois les gens sont habillés sur leur 31 et les couples se saluent avec courtoisie. C'est comme si la ville avait fait un bond en arrière d'un demi siècle.
Ce phénomène n'est pas seuleument du au fait que nous soyons dimanche mais qu'aujourd'hui, ce sont les élections présidentielles.
La démocratie encore toute fraîche dans l'histoire du Chili apporte à cet évènement des grands airs solennels.

Alors pour nous fondre dans le paysage, Zyg s'est rasé la barbiche, Zag a sorti son plus beau tee-shirt (de toute facon, elle n'en a qu'un) et nous avons déhambuler dans les rues en saluant.
Malgrè tous ces efforts,  au moment des résultats, la déception fut grande.
Piñera (la droite) en tête, Frei ( le socialiste) qui le talonne de près et pas même un petit pourcentage pour Zyg et Zag...






on à retrouver le décor des affiches de la campagne politique...

 Alors que depuis bientôt deux mois, chaque chilien que l'on croise sur la route est salué dignement.
 Zag à même perfectionné sa technique en combinant le hochement de tête au signe de la main agrémenté du "Buenos dias". Quant à Zyg, il a épuisé son stock de "Ohlalalalala" à force de salué avec le traditionnel "¡Hola!".

dimanche 13 décembre 2009

"On a fait un détour parce que c'était JÔLI": Cochrane- Chile Chico

Pour continuer notre voyage, deux itinéraires se présentaient à nous.
La route traditionnelle.
Ou, le détour par Chile Chico qui est un chemin difficile mais qui en vaut la chandelle.
Et en effet!




Nous avons rejoint Chile Chico (même le nom est séduisant) au bout de quatre jours de montagnes russes, de sable, et chaleur.
Et oui, vous avez bien entendu! euh...lu! De chaleur. Adieu doudoune, triple épaisseur, et arrêt express pour se reposer. Maintenant, c'est écran total toutes les 20minutes, on se réveille à 05h pour s'arrêter vers midi et reprendre la route en fin d'après-midi, et... on se baigne dans les lacs, dans les rivières.




La vie change.
Et les paysages aussi.
Des espaces envahis de mousses, cascades et glaciers, on passe à des panoramas plus désertiques et rocheux.




C'est que, malgrè notre rythme de croisière, on commencerait à atteindre le Nord?!
Ou alors serait ce printemps mythique qui pointe le bout de son nez?



La Ohlalalalalattitude à Wouhaouuuuland. Le train-train. Part I

Les kilomètres commencent à s'enchaîner et nous, trouvons notre vitesse de croisière.
Alors, nous pouvons maintenant vous décrire notre quotidien.
Car quotidien il y a.
Mais, en quoi consiste t- il maintenant que notre vie est proche du nomadisme et que chaque jour amène son lot de surprises?
Et bien figurez- vous que le train-train quotidien ici  est vraiment en dehors de toute connotation négative.
Il faut déjà commencer à en attraper un de train-train. L'apprivoiser doucement, et au fur et à mesure des jours, il se laisse approcher et puis, on n'y prend plus garde et alors tac...! notre train-train nous a adopté.(Il ne faut pas croire le contraire,)

Car ici, aucune obligation. Enfin, aucune autre obligation que biologique (manger, dormir)!
Du coup, le rythme pris est celui qui est le plus naturellement le nôtre. C'est une sorte d'état très simplifié. Nous ne dirons pas primitif, mais... épuré.

Quand nous nous levons, c'est avec la lumière du jour.
Petit-déjeuner encore un peu engourdis par le sommeil. Souvent face à une rivière, une montagne, un lac. Nos regards s'y perdent. Ils ne cherchent rien, ils sont encore dans le pays des rêves.
Puis, nous rangeons nos affaires dans un ordre souverain. Chaque objet (il y en a assez mais si peu face à nos vies d'avant) trouve autant son utilité que sa place dans nos quelques bagages.
C'est alors que l'on remonte sur nos vélos.
 Et tout s'accélère. Je voudrais dire qu'avec nos montures, nous entrons, pas seulement en, mais "dans" le mouvement.
Celui qui file comme l'air, celui qui révèle l'éphémère, celui qui fait passer le temps.
Les années.
Là où les pensées vont et viennent sans s'accrocher. Là où c'est le verbe aller qui nous accompli.
On va.
Et c'est juste magnifique. Croiser un torrent pour y boire, un paysage pour dire "C'est de toute beauté", des nuages rigolos, tout cela et qui quelques minutes plus tard n'existera plus pour nous.
C'est peut-être ce pourquoi nous apprenons discrètement à savourer chaque instant, chaque chose qui nous apparait. D'une petite fleur au grand espaces éventés.

jeudi 10 décembre 2009

Villa O'Higgins- Cochrane

Sur cette portion de route nous avons rencontré tellement de cyclos en tout genre qu'aujourd'hui le post leur est dédié.
Il faut savoir qu'à partir de Cochrane, se produit un effet entonoir qui rassemble sur la Carretera Austral tout ceux qui ont décidé d'arpenter l'Amérique du Sud.
Des grands aventuriers venant de Los Angeles aux couples qui ont deux semaines de vacances, on se rend compte que cette portion est un morceau de choix.
Et puis, comme nous allons à contre courant, cela amplifie d'autant plus les rencontres.
Les gens croient que notre choix est antistratégique par rapport à la direction du vent mais nous, pas folle la guêpe, on avait anticipé à bloc.




Nous voici, pédalant depuis plus de 10 minutes! en rude effort sur ce tronçon de montée et là:
DES CYCLOS!
Apparition salvatrice, on s'arrête (surtout Zag) et s'engage la discussion.

Max. Le routard qui descend en solo depuis Los Angeles.
" - Oui, il y a de belles choses à voir par cette route.
Beaucoup d'animaux.
Je vous conseille de prendre ce chemin (montre sur la carte une route qui contourne largement les quelques points de civilisation, remonte indéfiniment en zigzag, annonciatrice de multiples cols, pour enfin se perdre dans un parc naturel)
Zyg:
- Ah oui, super!  Mais comment est l'état du chemin?
Max:
- Très mauvais. Et comme cela monte et descend beaucoup, c'est parfois même difficile de pousser le vélo.
Mais, tenez. C'est une carte précise de tout le relief de la route. On y voit bien toutes les côtes. Celle- ci était assez dure (désigne un pic qui arrive à la limite de la feuille). Je vous la laisse, je n'en ai plus besoin, j'arrive bientôt.
Zyg:
- Ah, merci!
Zag:
- Oh, on est pas obligé de la prendre...
Et puis en plus on est déjà très très chargés."


Coline et Paul. Deux cyclos belges et qui vadrouillent en tandem.
 "- Vers là oú vous allez, nous avons eu de la pluie pendant une semaine.
Sac plastique + chaussures + resacs plastique + surchaussures mais deux minutes après, t'es trempé.
Et de votre côté, c'était comment?
Zyg:
- Nous, ça allez...
C'était de la neige.
Mais si vous voulez voir ce qui vous attends, tenez, regardez... C'est la carte du relief qui...
- Oooohhhh! Vous avez la carte de Max! (intonation mode admiratif).
Ah mais alors! Vous avez fait the Trek?! Et c'était comment?"


reparation à la Mac Gyver

Hugh. Canadien sextagénaire qui fait près de 100km par jour mais qui dit aller bien doucement.
"-Ah, moi aussi j'ai cassé mon porte bagage avant. J'ai pu le faire réparer à Cochrane. Apparement je n'était pas le premier. Maudite route!
Zag:
- Oui et de ce côté, cela empire encore.
- Oh! je ne veux pas savoir.
Ah mais alors...! Vous avez fait the Trek?! Et c'était comment?"




Deux hollandais en difficulté et tandem.
"- Nous avons cassé une pièce du cadre. C'est la fin du trip.
huhuhuhu..(Crise de larme de la fille).
Zyg:
- Et bien moi,...moi, j'ai cassé mon porte bagage avant!
Slurp. (bruit du nez qui renifle pour faire remonter la petite larme)."



qu'est ce que cést?

les photos

samedi 5 décembre 2009

Le Grand Chelem

Mesdames, Mesdamesoilles et Messieurs: bonjour.
Aujourd'hui nous allons vous présenter le Grand Chelem.
4 participants vont devoir affronter une série d'épreuves sur 3 jours. À l'image des 12 travaux d'Hercule, ils auront à redoubler de ruse et de force afin de sortir indenmes de cette étape.
Nous vous présentons les deux binums.


L'équipe A: Zyg et Zag. D'innocents cyclos qui ne savent pas encore à quoi s'attendre. Leur inscouciance sera t-elle leur carte jocker?



L'équipe B: Benno & Gerben allias "les Hollandais". Suréquipés, surentraînés (Ushuaïa- El Chaltén en 17 jours, gluups!). Une force de mulet qui les contraint à recharger le carburant très (trop?)souvent.

Pour encourager l'Equipe A, tapez... euh, des pieds.
Pour démotiver l'Equipe B, tapez: "Y aura pas de bière à l'arrivée".

Voici voilà, maintenant le Grand Chelem et en images.

J1. QUAND LES VENTS S'EMMÈLENT.



Une ligne droite. Du vent et de face. Et, l'ingrédient mystère: de la poussière.

Commentaire de l'équipe A: "C'est une ligne droite à priori. On n'en voit pas la fin (sens propre et figuré), c'est normal ?¿?¿"
Équipe B: " NO FEEAARRR! Yeaaah!"

 Sur cette première journée, les participants ont compris que franchir les 10km sera synonyme de performance.
Le maître mot: "Que la Force soit avec toi."
On note alors un avantage pour l'équipe B. (Mais!!! Vous n'avez pas tapé des pieds!)


J2. APOCALYPS NOW IN LAGO DEL DESIERTO.
Première étape de la journée: atteindre le Fameux Lago del Desierto.
Les deux équipes s'y retrouvent dans l'attente du bateau qui les fera traverser le Lago del Desierto (tire son nom de la mémoire de tous ceux qui ont voulu s'y installer). C'est donc la deuxième épreuve (et de taille!) du jour.



Commentaire de l'équipe A: "Oh! (le oh de surprise: ton aigu.) L'eau ça vole!"
Équipe B: "NO FEEAARRR! Yeaaah!"

J3. THE TREK.
Maintenant que chaque équipe à tamponné son passeport, voici le coeur du Grand Chelem qui se présente à elles, The Trek.

Équipe A: "Mais quel trek?! Nous c'est du vélo qu'on va faire."¨
Équipe B: " No Fear. A little, because on devait faire venir des chevaux pour nos bagages mais cela n'a pas marché."

L'equipe B tente de prendre de l'avance mais sans réussite car ils ne parviennent pas à définir:" mais où est donc le chemin?" L'équipe A en profite pour revenir au coude à coude.
Deux stratégies vont alors s'affronter pour atteindre la cîme de la Montagne Sans Chemin.
Tandis que l'équipe B tente le passage en force en poussant leur vélos parfois à deux, l'équipe A tente de s'économiser en fesant 2 voyages. Le premier avec les sacs, le second avec les vélos.



La statégie de l'équipe B est payante. Ils prennent la poudre d'escampette après leur huitième ravitaillement.



Rivières avec si peu de pont (Zag soutient: "des branches, c'est pas un pont."),champs de 20cm de boue, ornières,.. les obstacles s'accumulent.

Une erreur pour l'équipe B qui aurait pu s'avérer fatale et les disqualifier. Le vélo tombe dans le fossé. Mais ils parviennent, avec la solidarité des 2 équipes (et oui, ils l'ont compris, une des clé du Grand Chelem) à le sortir casi indenme.
Le vélo, et eux par l'occasion.

Voici donc le Happy End à cette histoire. Les deux équipes se retrouvent ensembles le soir pour partager leurs impressions (et 3 dînners à 1 pour "les Hollandais") en terre de No Man's Land.




L'entre deux frontières. Là où juridiquement tu n'existes pas, physiquemnt, tu n'existes presque plus et mentalement:
Équipe A: "t'es sûr qu'on s'est pas trompé de chemin pour passer au Chili?"
Équipe B. " NO BEEEEERRR!! nnnnoooooooo....."