vendredi 9 avril 2010

Sud Lipez.

En débarquant en Bolivie, une excitation insolite s'empare de nous. Peut- être est ce dû au fait que les gens sont vraiment sympathiques, que les rues sont perpétuellement sillonées par la beauté intemporelle des boliviennes, que l'on se promène plus près du ciel,... toujours est-il qu'une alchimie se produit.
Ni une ni deux, Zyg se sent en confiance et le voilà plein d'entrain.
"Zag, lui révelle t-il au cours du repas du seuleument troisième resto de la journée, j'ai envie....d'aventure".
À ces mots, Zag comprend l'ampleur de la confidence et se ralie à la cause sans compromis.
"C'est d'accord Zygounet", dit elle pensant avoir à traverser la rue et essayer ces fameuses boissons típicas au lieu du cérémonial marchand de glaces.
Mais dès l'après-midi, une agitation inhabituelle secoue notre petite convalescence.
Zyg s'infiltre chez les militaires afin d'accèder à leur système cartographique, on se met à faire des calculs logarithmique sur les nécessités d'eau, on établit des plans parallèles: plan de secours A, plan des survie B, etc...
Et au bout de quelques jours, le verdict tranche: nous sommes prêt à traverser le Sud Lipez à bicyclette.
Le Sud Lipez, mais quésaco?
Une étendue aride, où le vent, la soif et le froid seront tes seuls compagnons. C'est... le désert (ce dernier mot est à murmurer dans un souffle, c'est pour l'effet frisson).
Bon, il vrai que malgrè la rareté des voies d'accès, la touristification y a étendue son joug. Les tours operators se disputent un marché fructueux et les 4*4 laissent leurs traces tout azimut dans le paysage.
Pour nous la tactique consiste à se faire passer pour d'innocents touristes, s'installer confortablement dans le 4*4, mettre cap sur le Sud Lipez et descendre à la laguna Verde arrêt stratégique par exellence. De là, reprendre nos rôles de cyclovadrouilleurs.

ROAD BOOK.

J1:
Ca grimpe sec pour rejoindre l'Altiplano. Mais installés dans le 4*4 avec Alex, Hélene et Jérome, on a juste besoin de lancer quelques "Wouhaouuuu" de temps en temps et se féliciter d'avoir choisi l'option confort pour cette premiére partie.
Le guide n'arrete pas de soliciter l'ame reporter qui sommeille en nous et lance a tirelarigo des "vous pouvez descendre et faire des photos". Merci Gaspar.



J2:
Apres le passage a la Laguna Verde, on décharge nos montures, accomplissons des adieux dignes de ce noms et...c'est partit!



L'étape est courte. Apres une dizaine de kilometres, on se retrouve a barboter dans un bassin a 30degres.
Exténuant le Sud Lipez?



J3:
Une grosse montée pour atteindre le site fabuleux du Sol de Mañana.
Des fumeroles qui sortent de partout, des bulles de boue verte, grise, rose, jaune qui éclatent a la surface des crateres, on se croirait sur une autre planete. D'ailleurs la puña (le mal des montagnes} nous rapelle qu'effectivemnt, un bivouac a pres de 5000m, c'est peut  etre un peu presomtueux.



J4:
A chaque jour suffit  sa... Surprise! En arrivant a la Laguna Colorada on se permert de déformer un peu le dicton.



J5:
17km pour une journée d'efforts intenses. Ce n'est pas du sable mouvant que nous rencontrons aujourd'hui, mais plutot paralysant!
La récompense (pour tous ceux qui l'attendait depuis 5mois}: une session escalade sur des blocs



J6:
 Aujourd'hui, nous suivons une piste qui nous isole de toutes les autres et nous éloigne toujours plus du passage des 4*4. L'épreuve de se perdre dans le Sud Lipez est un gros challenge pour des cyclos.
Zag s'arrete et Zyg s'approche pour la réconforter: "Dis Zyg, tu peux me serrer le coude?"
Et c'est ainsi que nous supportons les coups durs. Peut -etre est-ce par instinct de survie, mais on n'a jamais fait autant de blagounettes que pendant ces quelques jours!
PS: en fait nous étions sur le bon chemin!!!



J7:
Ne déformer jamais un dicton car vous poursuivrez alors une malédiction. Aujourd'hui avec les 3 simultanées crevaisons de Zag, on voudrait croire a un accident. Mais lorsqu'on se rend compte que nous avons semé notre réserve de bouteille d'eau dans le désert, on capitule et concédons: "A chaque jour suffit sa...peine."
Puis nous arrivons á la Laguna Hedionda et bivouaquons auprés d'un salar. On se retient de toute nos force pour ne pas prononcer les mots maudits.

J8:
Aujourd'hui est un grand jour, en plus de retrouver une piste plus roulante, nous attend une grande descente:
Nous rencontrons Bengal le chien du désert qui devient le meilleur ami de Zag sur quelques kilometres.
Le soir, nous retrouvons un peu de civilisation en arrivant au campement de militaires.
Ils nous négocie un de leur habitat avec diner compris pour 50Bs (5euros). Vue les conditions dans lesquelles ces 6 jeunes passent leur année de service militaire, accepter c'est faire de l'humanitaire.

J9:
On rejoint vers midi le premier "gros" village du Sud Lipez: San juan. C'est la journée la plus difficile. Car psychologiquement, on se croirait presqu'arrivé alors que dans les faits la piste est toute ensablée et on n'avance pas. En plus, les kilometres surmontés nous ont dévié du chemin prévu.
Tant pis, on s'arrete plus tot que d'habitude dans un petit village d'agriculteurs de quinoa et passons la soirée avec tous les gamins des environs.

J10:
 On retrouve le chemin apres un col et en prime, la vue sur le plateau qui héberge le Salar de Uyuni. A ce moment de l'aventure toute les émotions sont de gros événement.
Le soir, nous sommes aux portes du Salar et profitons de dormir dans un hotel de sel siouplait

J11:
Lever aux aurores pour profiter de la lumiere qui irise le Salar. Mais aussi car c'est une centaine de kilometres qui nous séparent de Uyuni. On pédale sur du blanc, on mange sur du blanc, on rie et chante sur du blanc, et s'émeut parceque c'est... blanc.
Le soir, apres la meilleure douche de notre vie et un repas, on s'endort exténue et heureux a Uyuni.


Les photos.